Faire payer les spectateurs du tour de france pour sauver le cyclisme?

le président de l’union cycliste internationale

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David Lappartient, le président de l’Union cycliste internationale, estime qu’il sera difficile de privatiser certains secteurs du Tour de France pour les rendre payants et générer plus de revenus pour les équipes du peloton.

Jérôme Pineau a déclenché un vaste débat dans le monde du cyclisme. Lors de son passage dans le podcast "Grand Plateau" la semaine dernière sur RMC, l’ancien coureur français de 45 ans a notamment suggéré de rendre payant certaines grandes arrivées du Tour de France, comme l’Alpe d’Huez, et reverser les recettes aux équipes du peloton afin d’accroître leurs revenus. Une idée accueillie avec enthousiasme par Filippo Pozzato, l’ex-sprinteur de 44 ans, qui a lui- même mis en place un système de billetterie sur la Veneto Classic en Italie. Mais la perspective se heurte aussi à de nombreux réfractaires, attachés à la gratuité pour le public massé au bord des routes.
Interrogé à ce sujet lors d’une interview accordée à Ouest-France, David Lappartient s’est montré assez sceptique. "Il faut poser un cadre juridique, faire payer l’espace public en France, c’est compliqué. Et puis, je pense que les gens vont vouloir quand même que ça aille au coureur, in fine", souffle le président de l’Union cycliste internationale. "Ce n’est pas dans le domaine de l’impossible, ce sera quand même une révolution par rapport à ce qu’on a l’habitude d’avoir. Et regardez, quand vous voulez bouger l’âge de la retraite… Alors si vous voulez faire payer le Tour de France, vous n’êtes pas rendu." "On va toucher à un débat national" "La billetterie, c’est un peu compliqué dans le Tour de France parce qu’historiquement, là, on va toucher à un débat national", estime le dirigeant breton de 52 ans.

"Les départements, régions, communes qui financent vont dire oui, mais moi, je veux bien le Tour, mais je veux que les gens puissent venir gratuitement chez moi. Quand j’étais organisateur du Grand Prix de Plumelec, on faisait payer dans la côte de Cadoudal et on a pu continuer à organiser parce qu’on avait ces revenus-là. C’était 5 euros par personne, le public comprend." Dans le podcast "Grand Plateau" (tous les épisodes à retrouver ici), Jérôme Pineau a également mis en avant le problème de la fiscalité qui pénalise les formations françaises par rapport aux grosses cylindrées étrangères et la nécessité de mettre en place un plafond salarial. L’ancien puncheur a aussi appelé à reverser les droits TV aux équipes pour renflouer leurs caisses. "Il est clair que le cyclisme n’est pas un sport de stades, mais nous devons avoir notre propre modèle
économique", a-t-il lancé.